MA PERCEPTION DES ŒUVRES DE SYLVIE GUEVEL par S. LE MOËL (ARMOR MAGAZINE) 24/10/2006
Sylvie GUEVEL peintre et coloriste : un Art tout en partage
Femme-protée, Sylvie Guével, 42 ans, a ouvert la Galerie HarTmonie au Port du Légué. Artiste peintre autodidacte, animatrice en Arts Plastiques et utilisant des techniques d’Art thérapie, Sylvie nous propose des toiles, à son image, empreintes d’humanisme, de convivialité et d’un véritable désir d’échange. Voici l’oeuvre d’une bretonne attachante au grand cœur.
La Bretagne chevillée au corps
L’Art de Sylvie Guével témoigne de ses attaches bretonnes. Les choix des formes, des couleurs et des thèmes, résonnent comme autant de chants – et de champs- d’amour à sa région natale. De Trégunc à Lanrivain, de l’île de Bréhat aux dunes des Sables d’Or, c’est un véritable dialogue des lieux qui se dessine en cette terre ancestrale, où domine le sentiment d’appartenance à un terroir, à une culture. Son œuvre est ancrée dans une mémoire locale, mais une mémoire qui franchit par là même le seuil de l’universel. Car cette mémoire en effet se mêle aux inquiétudes du moment et des dérives de la modernité. L’artiste nous lance alors un vibrant appel à sauvegarder notre patrimoine naturel, à préserver la nature pour les générations à venir. Au détour d’une toile, notre regard suit celui de Sylvie et se pose sur la lande bretonne, sur les pierres et les mégalithes, sur ces beaux paysages bretons habités de légendes, traversés par l’imaginaire arthurien.
La Flamme
Illuminée d’une flamme intérieure sans cesse en mouvement, Sylvie saisi l’éphémère lumière d’un coucher de soleil, à l’instant où la couleur incandescente inonde le ciel d’un rougeoiement orangé. « La terre est bleue comme une orange » écrivait Paul Eluard. Ce sont bien pourtant les pinceaux de Sylvie, petite fée des couleurs, qui réalisent cette métaphore picturale, ce tour de magie polychrome. Ce sont ses couleurs de Bretagne.
Le Minéral
Pourtant ses sujets sont bel et bien concrets. Omniprésente, la roche imprègne son œuvre. Elle s’illustre dans toute la corporalité de sa matière, riche et solide. On aimerait la toucher du bout des doigts pour sentir sur la peau le contact rugueux qu’elle offre déjà au regard. C’est cette forme aboutie que lui confère l’huile appliquée avec générosité- à l’instar de l’artiste- à l’aide d’un couteau. Le trait se fait tantôt affirmation, tantôt interrogation. Un questionnement sur les valeurs humaines ? Sur le changement ? Sur la vie ? Une touche de nostalgie ?
La Fleur
La réponse est sous nos yeux : c’est l’écho de la permanence, de la durée. Et là se trouve le caractère minéral de l’œuvre, dans la profondeur de son message, la part de féminité de l’artiste, la part de la fleur, révélée par les teintes discrètes des agapanthes de Bréhat ou des bruyères sur la lande. Ce bouquet floral laisse flotter sur la toile son parfum de poésie, comme un souffle, un espoir, comme un appel à cueillir le bonheur pour l’offrir en partage.
Sylvie se dévoile alors, toute fleur, toute femme et profondément humaine : c’est l’essence même de son naturel ensoleillé.
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